L’Opéra Comique
Créé sous Louis XIV, l’Opéra Comique est l’une des plus anciennes institutions théâtrales et musicales de France. Son répertoire était surtout constitué de pantomimes et de parodies d'opéras, pour déjouer les interdictions dont ses représentations étaient frappées à la suite de procès intentés par la Comédie-Française, inquiète face à ces spectacles qui lui portaient directement concurrence. La troupe fut cependant autorisée par un décret de 1714 à avoir son propre théâtre, à condition d’intercaler des dialogues parlés dans les œuvres chantées.
Le genre musical de « l’opéra-comique » est le genre de spectacle représenté par l’Opéra Comique, « comique » ne signifiant pas que l’histoire suscite le rire mais que les morceaux chantés s’intègrent à du théâtre parlé. L’opéra-comique s’oppose ainsi à l’opéra, qui est entièrement chanté.
Le théâtre national de l’Opéra-Comique, aussi appelé « salle Favart » d’après le fameux auteur de livrets pour l’opéra comique Charles-Simon Favart, est situé place Boieldieu. Inauguré en 1783 en présence de la reine Marie-Antoinette, un premier incendie dû au système de chauffage détruit la salle en 1838. En 1840, la salle est reconstruite. Hélas, en 1887 un nouvel incendie provoqué par une défectuosité de l'éclairage au gaz de la herse située au-dessus de la scène détruit de nouveau la salle pendant la représentation du premier acte de l’opérette « Mignon ».
À la suite de cet incendie, l'éclairage à l'électricité devint obligatoire dans tous les théâtres et cafés-concerts. La salle fut à nouveau reconstruite par l'architecte Louis Bernier et inaugurée en 1898, après onze ans de reconstruction, en présence du président de la République, Félix Faure. Elle a une capacité de 1255 places environ.
Un monument magnifique
Sur le plan architectural, l'Opéra-Comique est souvent considéré comme l'équivalent de l'Opéra Garnier en une taille plus réduite. Les artistes apprécient sa dimension humaine, permettant une plus grande proximité avec le public.
Suite à une faillite en 1932, l’Opéra Comique a été uni à l’Opéra sous une direction commune (réunion des Théâtres Lyriques Nationaux) et devient en 1939 une succursale de l’Opéra de Paris.
Il retrouve son autonomie en 1990 et est successivement dirigé par Thierry Fouquet, Pierre Médecin puis Jérôme Savary (2000 -2007), Jerôme Deschamps (2007-2015) et actuellement Olivier Mantei.
Depuis 2007, l'Opéra comique a retrouvé sa vocation de maison lyrique, donnant des chefs d'œuvres baroques ("Atys", "Pelléas et Mélisande"), des œuvres mythiques créées dans la maison ("Carmen", "Lakmé"...) et surtout en exhumant son répertoire historique : l'opéra comique et l'opérette, œuvres légères tombées dans l'oubli qui ont le divertissement comme vocation : "Mârouf Savetier du Caire", immense succès entre les deux guerres avec 2.000 représentations, ou "Ciboulette", où le public était invité à pousser la chansonnette, ou encore, les "Mousquetaires au Couvent", une opérette de Louis Varney de 1880…